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Last Day
2 février 2007

Part 3

J’ai appris à être prêt en peu de temps depuis que ma vie a croisé le campus universitaire.  Quand vous vous couchez à quatre heures, et que vous avez cours à neuf heures, se préparer vite signifie gagner un peu de sommeil.  Gagner un peu de sommeil signifie diminuer sensiblement le nombre de personnes qui, en guise de bonjour, vous serviront un truculent « Toi, tu es encore sorti hier ! ».  Et diminuer le nombre de ces personnes, signifie avoir au moins une petite chance que votre professeur ne fasse pas partie de ces dernières.  Bien sûr, il y avait aussi à l’époque la solution de facilité, celle qu’on regrette amèrement de ne plus pouvoir utiliser plus tard : ne pas aller en cours.  Mais voilà, cette option m’a été retirée au même moment que tout le reste de mon package "étudiant", autrement dit, le jour de mon inscription comme demandeur d’emploi.  Je me souviens alors très bien avoir entendu les gens me dire « Tu verras, le monde du travail, c’est différent, mais il y plein de choses chouettes aussi ! ».  Visiblement, celui qui m’a dit ça devait être rentier, parce que moi, j’attends toujours les choses chouettes.  Certes, il y a le salaire.  Le seul problème c’est que, si quand j’étais étudiant j’avais beaucoup de temps libre mais pas d’argent, avoir un salaire signifie avoir un peu d’argent, mais ne plus avoir le temps de le dépenser à autre chose qu’à payer des factures.  A choisir, je préférais mendier des bières à l’œil en fin de soirée, beurré comme un p’tit LU, que de mendier un jour de congé quand ça n’arrange pas le directeur « parce que machin a déjà pris congé justement ce jour là ».

 

Mais je m’égare.  J’étais donc prêt à aller travailler.  Prêt à partir sous la pluie.  J’ai remarqué, d’ailleurs, que le nombre de jours de pluie par an avait considérablement augmenté depuis que ma voiture avait été emboutie par un corbillard, et que j’étais contraint d’emprunter les transports en commun.
Je suis un peu en retard.  Je presse le pas.  Je me dis que j’arriverai pile à l’heure pour prendre mon bus, et qu’il n’y aura pas de problème puisque les bus sont toujours en retard.  Et c’est là que mon grand ami Murphy, bardé de ses lois, me rendit une inévitable visite.  Mon bus, ce matin là, quitta son arrêt avec une minute d’avance.  Je le regardais s’éloigner à la manière du héros, dans une comédie sentimentale typiquement américaine, qui regarde partir au loin son âme sœur, interprétée par Meg Ryan.  Il paraîtrait que le chauffeur du bus fut décoré pour cet exploit, jusqu’alors jamais réalisé.

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Commentaires
D
ah la la, ce bus !<br /> j'ai la même sensation chaque fois que je le loupe le matin sauf que moi, je l'insulte... le bus en plus même pas le conducteur ; j'ai quand même une excuse, je ne suis pas du matin. Comment ça, c'est pas une excuse ?!?<br /> <br /> En plus, ça la fout mal, moi qui travaille dans un collège... tu parles d'un exemple.
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