Part 4
Heureusement, le prochain bus arrive dans un quart d’heure. Heureusement, je prends toujours le bus un peu trop tôt, pour pouvoir faire face dans une situation comme celle de ce matin. Malheureusement, il pleuvait toujours. Le vent froid chassait la pluie sur mon visage. J’avais déjà pu en avoir quelques signes avant-coureurs, lorsqu’en déjeunant j’avais versé le lait à côté du bol, ou que j’avais dû m’y reprendre à trois fois pour accrocher l’essuie vaisselle à sa place, mais cette fois ci j’en étais certain, la journée allait être pourrie. Etrangement, quand je repense à tout ça, la seule chose qui m’a presque semblé agréable durant cette journée, c’est le moment ou tout s’est arrêté.
Dix minutes d’attente. L’eau a maintenant largement investi l’intérieur de ma veste, et je me mets à prier pour un second exploit d’affilée de la part des transports en commun. En quelques sortes, mon vœu fut exaucé. Bon, j’avoue, c’est de ma faute. J’aurais dû formuler mieux les choses. Mon bus réalisa en effet un exploit, celui d’arriver avec presque dix minutes de retard. Je me console en me disant qu’il semble difficile d’attendre autre chose, de la part d’une société qui préfère utiliser son argent à dédommager les personnes en retard (sous un nombre draconien de conditions, cela va sans dire), plutôt que de l’utiliser pour faire en sorte de ne plus être en retard, et je monte dans le bus. Une vingtaine de minutes plus tard, à écouter la génération sms vociférer en se rendant à l’école, et à me demander s’il existe encore un intérêt à les y envoyer, j’arrive à mon arrêt, puis à mon bureau.