Part 4
Nous sommes mercredi, ce qui veut dire milieu de la semaine, ce qui veut dire que tout ce que j’ai acheté samedi et ouvert depuis n’est plus d’une première fraîcheur. Et puisqu’il faut bien se nourrir. Me voici donc parti pour le supermarché, en traînant les pieds. Je n’ai jamais vraiment eu le bonheur de connaître les petits commerçants de quartier, ceux chez qui tout le monde allait avant l’apparition du virus Grande Surface. Par contre, j’en ai souvent entendu parler. Et je dois bien avouer que la description qui m’en a été faite me plaisait. Mais non, moi j’ai droit à la froideur d’une surface commerçante énorme, où tout est calculé pour que j’achète plus, et plus cher. De la musique qui pousse à marcher moins vite, aux produits les plus chers mis à hauteur de la vue, bang, nous voilà en pleine société consumériste. On crée un besoin nouveau, tout en y apportant une réponse payante. Consommer, consommer, consommer. Oui, en un mot.
Les choses ont perdu toute valeur, ou tout du moins, elles en ont désormais tellement peu qu’il est plus économique de remplacer une chose qui ne fonctionne plus, plutôt que de la réparer. C’est valable pour le téléviseur, le frigo, et le couple. On ne répare plus, on change.